Appel à contribution

Dans le cadre de ce forum, nous organisons une session spéciale où seront présentées en 5 min. / 3 transparents la description d'un défi à étudier dans le cadre des évolutions du Web. Cette présentation pourra faire l'objet de discussions et d'appel à partenariats pour le montage de projets de recherche dans le cadre des appels d'ADR ARC 6, de projets ANR qui auront lieu à l'automne 2014.

Les personnes intéressées pour participer à cette session sont invitées à envoyer un court résumé (5 lignes - 70 mots) de leur intervention à et/ou .

Informations pratiques

• Lieu: ENS Mines Saint-Etienne, Espace Fauriel 29, rue Ponchardier, Saint-Étienne, Amphi 022
• Horaires: 10:15-16:00

Inscription

Si vous souhaitez assister à cette journée, la participation est gratuite. Toutefois, dans un souci d'organisation, il est nécessaire de vous inscrire en remplissant le formulaire en ligne : S'inscrire en ligne.

Problématique

Les forums sont des moments de présentation et de discussion associant des acteurs très divers du Web, académiques, industriels ou associatifs, informaticiens ou spécialistes d'autres disciplines (sociologie, économie, droit, communication, etc.) capables d'appréhender les usages du Web mais aussi les besoins émergents ou les limites liées à l'utilisation des outils actuels, dans l'optique de croiser les regards, les approches.

Ce forum aborde "Le web du futur", c'est-à-dire les possibilités illimitées de connexion aux entités du monde, physique, du vivant ou de l'humain, des possibilités d'accès et d'échange d'informations et de connaissances, de suivi et d'analyse d'événements en temps réel, artistiques, politiques, économiques, climatiques ... Ce sont nos modes de travail et de gouvernance qui sont concernés, et les nouvelles questions éthiques qu'ils suscitent.

Quel est le futur du web, est-il mobile, en grilles ou "en nuages", virtuel ou tangible, incarné dans les objets du monde, 3D, 2.0, 3.0 ou au-delà, social, ou sémantique? Comment colonisons-nous cet outil, en choisissant nos avatars, en préservant notre confidentialité ou en recommandant et en personnalisant les services qui nous sont offerts ? Est-ce un "joyeux bazar" ou l'opportunité de voir de nouveaux verrous scientifiques s'ouvrir dans un horizon proche ? Quelles sont les conséquences pour nous, citoyen, scientifique, industriel ? Quels sont les nouveaux usages ?

Ce forum est proposé dans une optique de réflexion prospective. Il associe des chercheurs, industriels et décideurs intervenant à différents niveaux de conception et d'usage du Web (gouvernance et éthique, données ouvertes, données temps réel, services collectifs, plateformes sociales, villes intelligentes, ...), selon le point de vue croisé des sciences humaines et des sciences de l'ingénieur.

Programme

• 10h15 Accueil - café
• 10h25 Introduction
• 10h30 Sébastien Gambs, IRISA - Implémenter le droit à l'oubli
• 11h15 Stéphane Suisse, IS - La Social Intelligence au service de la santé
• 12h00 Session Web Futur Prospective : présentation 5 min. 3 slides d'un défi, problème de recherche pour le futur du Web
• 12h45 Pause déjeuner
• 14h15 Denis Teyssou, AFP - Evolution du journalisme en ligne
• 15h00 Stéphane Frenot, Laboratoire CITI / INSA Lyon Telecom - Google, Twitter, BitTorrent et BitCoin : les données, objets de toutes les convoitises
• 16h00 Fin

Résumé des interventions

Sébastien Gambs IRISA - Implémenter le droit à l'oubli

Résumé : Le droit à l'oubli, qui permet à un individu d'effacer a posteriori les traces numériques de ses actions ou certaines de ses données personnelles, est actuellement un des plus grands défis techniques de la société de l'information. En effet, bien que ce concept soit actuellement mis en avant dans le projet de règlement européen sur la protection des données personnelles, son implémentation pratique reste un problème complexe dans notre monde numérique où n'importe quelle information peut être facilement copiée et diffusée au quatre coin du web en quelques secondes. Bien qu'il semble impossible d'apporter une solution absolue et générique à ce problème, on peut néanmoins concevoir des implémentations partielles pouvant sous certaines hypothèses fournir à un individu un certain niveau de garantie sur la suppression de données dont il est à l'origine ou le concernant. Dans cette présentation, je ferai un tour d'horizon des approches possibles à l'implémentation du droit à l'oubli telles que la publication éphémère, l'utilisation d'un matériel de confiance, les politiques adhésives ou encore le partage de secret.

Denis Teyssou, AFP - Evolution du journalisme en ligne

Résumé : Dans cette présentation, nous discuterons des évolutions du journalisme en ligne suite à la (semi-)automatisation de la création de widgets web (mashups, frises chronologiques, linking vers des biographies, transcription de la parole dans les vidéos) à travers la structuration des contenus. Nous décrirons les travaux développés dans le cadre du projet européen Glocal qui permettent de générer plusieurs types d'objets web à partir d'une requête dans un moteur de recherche d'évènements indexant l'ensemble de la production multimédia et multilingues de l'AFP et où l'évènement est défini en utilisant quatre des cinq W classiques du journalisme (What, Who, When, Where).

Stéphane Frénot, Laboratoire CITI / INSA Lyon Telecom - Google, Twitter, BitTorrent et BitCoin : les données, objets de toutes les convoitises

Résumé : Une nouvelle économie a émergé : l'économie d'exploitation des données fournies par les utilisateurs, afin de proposer des services à forte valeur ajoutée. Google réalise, grâce à une économie biface, un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros en France. Les systèmes en ligne s'appuient sur deux fonctionnalités essentielles : des services de plus en plus personnalisés et une intermédiation entre utilisateurs, tantôt producteurs tantôt consommateurs d'informations. Ces plateformes d'intermédiation, sur lesquelles reposent Google ou Facebook par exemple, regroupent dans un même écosystème des centaines de millions d'utilisateurs, connectés de manière de plus en plus continue. Elles offrent un accès universel, libre et gratuit, à n'importe quelle personne, sans restriction de pays ou de langue. Elles produisent de la valeur à partir de l'activité observée et dont elles assurent essentiellement gratuitement une partie du fonctionnement au profit de ses utilisateurs. Ce qui fait leur force, c'est l'exclusivité dont elles jouissent sur les données secondaires, c'est-à-dire les données générées par l'activité et non les données primaires de l'activité. La captation de données est la priorité absolue des États-Unis qui dominent la société de l'information à l'échelle planétaire. L'Europe, elle, a peur des données. En ne construisant pas d'industrie du Web 2.0, elle s'est privée de l'accès à la ressource, y compris à celle provenant de son territoire. La maîtrise de la société de l'information induit une puissance encore insoupçonnée et qui dépasse de loin les secteurs de l'économie marchande. Si les sites européens ne se lancent pas dans l'accumulation de données, l'Europe est condamnée à un rôle subalterne : « l'Europe, une colonie du numérique » (sénatrice Catherine Morin-Dessailly). Cette conférence est l'occasion de réfléchir sur l'enjeu de la captation des données et de démontrer l'impact politique, social et économique de l'intermédiation.

Stéphane Suisse, Social Media Intelligence, IS - Sanofi Pasteur - La Social Intelligence au service de la santé

Résumé : Monitoring des médias sociaux dans le cadre des maladies infectieuses et de la vaccination

• Que peut-on attendre des données collectées dans les médias sociaux, sommes-nous à même de prédire des débuts d'épidémies dans des régions du monde ?
• Pouvons-nous mieux appréhender les attentes des autorités de santé, des politiques et du public en général concernant les maladies: Illustration avec la dengue ?
• Quels sont les freins à la vaccination adultes dans certains pays, est-ce que les médias sociaux peuvent nous aider à identifier et comprendre les barrières ?